Une.Histoire.de.Dix.et.Un

Je t'écris, mon Bébé Chat

Ecrit le Lundi 18 janvier 2016 - 11:34

Je ne me souviens plus de ce que je ressentais au volant, sur les routes de Cadaques, Llança et Port de la Selva.
Je me revois dans l'eau, assise en tailleur.
Anesthésie.
Le temps qui passe et qui grise tout.
Passe, Passé.

Ecrit le Mardi 13 octobre 2015 - 1:45

Faut que j'écrive. Je le sais, çà déborde presque. Sauf que çà fait trois fois que je commence et autant de fois que j'efface tout.

J'ai rêvé qu'elle était enceinte, qu'il me balançait la vidéo de son gros ventre comme çà. Et au réveil, j'ai réalisé que j'avais vraiment beaucoup souffert dans ma vie et que je souffrais encore malgré les fous rires et les facilités affichées. Et que je tiendrais pas forcément jusqu'au bout.

Bref, je voulais écrire sur les sacs poubelle balancés, sur la déprime passagère et sur le fait que j'ai le chat chez les parents. Sauf que j'y arrive pas.

Je voulais aussi dire qu'il me manquait et qu'elles aussi. Mais ce sont des choses qui ne se disent pas.

J'y arrive pas. Et c'est frustrant.

Ecrit le Dimanche 20 septembre 2015 - 17:24

Le remède ?

Enfiler un jean qui était trop petit
Le fermer.
Mettre son casque (pour les voisins)
Sélectionner les morceaux
Monter le son au maximum
et
Danser


So I'll be needing you
And I know you'll be needing me too
We're in this game together
We're in this game together
And I believe in you
And I know you believe in me too
We're in this game together
We're in this game together
So I'll be needing you


Le Soleil s'éteint sur Nos Destins.
Laisse la nuit trembler en moi.
Laisse nous tomber pour cette fois.
Efface mes pas.
Et laisse moi seule
Laisse moi loin de tes côtés.

Allez, allez, on fait les poussières et on vire les vieux machins. Hop, poubelle!

Ecrit le Dimanche 6 septembre 2015 - 10:47

P.68,

Cowblog étant devenu ce qu'il est ( à savoir une plateforme très très défaillante ), je n'ai pas réussi à récupérer ton adresse mail.
Peux tu me laisser ton mail dans un commentaire ? (je dois maintenant les valider avant de les publier, comme çà, l'info restera top secret !)

Je croise les doigts pour que tu repasses par là parce que sinon, on rajoute encore aux actes et retrouvailles manqués !

A très vite !

Ecrit le Samedi 29 août 2015 - 1:28

On est le 29 Août.

J'aime comment l'inconscient peut nous prendre en traitre. Je n'arrivais pas à savoir pourquoi j'ai rêvé de Mathias la nuit dernière. J'ai vécu ce Vendredi 28 Août 2015 poursuivie par les relents de mon rêve, une sensation étrange au fond des membres. Impossible de m'en dépêtrer. Et là, à l'instant, en lisant mon livre, je tombe sur une fille qui prend la route pour une nouvelle vie.

Et nous sommes le 29 Août 2015.

Comme la vie peut être remplie de coïncidences étranges, parfois. Des coïncidences vraiment grosses qui me font un peu flipper. Mon quotidien en surface continue mais à l'intérieur, il semblerait que la machinerie n'ait pas suivi et tourne toujours à l'heure de 2011.

Attends, j'ai besoin de musique. Je suis en train de prendre l'eau. Je me suis faite complètement avoir.

Le 29 Août 2011, je commençais mon troisième jour de vacances. Vacances que clôturaient un CDD de trois mois et qui me laissaient un mois de liberté avant de retourner au travail avec un CDI. Bref, Juin 2011 : début du bonheur.

Donc ce 29 Août 2011, je dois prendre le train. Ma mère m'évite les RER et me dépose dans Paris, sur une ligne de métro direct pour Gare de Lyon. Je la laisse, j'ai mal au ventre, les larmes aux yeux. Comme si je n'allais pas rentrer. Comme si.

Je prends le train pour Perpignan et je ne voyage pas léger. Je voyage avec une grosse valise remplie d'un trousseau de survie (énorme), d'appréhensions et de déterminations. Je pars pour l'Espagne. Seule, sans point de chute, sans programme, sans vraie fiche de route. Je pars pour partir. Et je pars pas facile.

Le train m'emmène à Perpignan et de là, je récupère ma voiture.

Quand je pense à tout ce que je n'ai pas dit à mes parents.. Qu'ils m'aient laissé partir relèvent du miracle.. Ma réponse à toutes leurs questions était " Je ne sais pas ". Ils ont du prendre sur eux. Ou alors ils s'en foutaient. Mais je crois surtout qu'ils me lâchaient la bride pour la première fois de toute ma vie. Liberté, liberté chérie.

Devant la voiture, Dieu me fait un clin d'oeil. Parmi tous les modèles équivalents dans la catégorie que j'avais choisie, je tombe sur une petite 207 gris métallisé. J'ai fait mon permis dessus, autant te dire que la bestiole, j'y ai déjà mes marques (malgré le fait que je n'ai pas touché un volant depuis près de deux ans. Pas de panique, voyons!)

En petite prévoyante que j'étais, j'avais déjà vu sur internet qu'il y avait un supermarché à coté de la gare. Je vais acheter gâteaux pour me caler l'estomac sur le reste du trajet et eau pour la semaine à venir.

Je prends le volant, roule pendant trente minutes dans Perpignan et au moment de prendre vraiment la route de l'Espagne, je me gare dans une cité et j'appelle ma mère pour qu'elle me serve de GPS. Elle se permet de petites réflexions ironiques qu'un GPS taïwanais ne se permettrait jamais mais me fait sortir de Perpignan et me met sur la bonne route. Ah, les parents..

Je pars et plus les kilomètres défilent et plus mon autonomie s'installe. Je prévois de dormir avant la frontière, histoire de reposer mon genou. En arrivant sur le parking, premier appel. Je ne sais pu qui appelle l'autre. Mais premier contact vocal.

Il me convainc de passer la frontière et d'aller jusqu'à Llança. Soit. Je reprends le volant après m'être reposée et je commence à flipper. Le jour tombe, la route n'en finit pas et elle est juste super étroite. Pour moi qui n'ait la voiture que depuis deux heures, chaque croisement avec un véhicule me fait serrer les fesses. Réflexe débile s'il en ait mais réflexe quand même. Tout mon attirail tombe du siège passager dans un coup de volant un peu franc et me voilà à plonger au pied du siège pour récupérer mon téléphone qui sonne et mon plan, fait par lui (je ne me souviens pu bien mais je l'ai encore dans le cahier). Je trouve enfin le panneau qui m'indique de tourner à gauche pour prendre une route encore plus étroite que la première et encore plus perdue au milieu des champs. C'est fou à quel point certains détails ne s'effacent pas.. Même 4 ans après.

Je finis par arriver à Llança et encore un appel pour le prévenir que j'arrive. Je guette les trottoirs, on sait jamais. Et je vois un visage qui me parle. Un nez en trompette (diiiiieu qu'il m'en a voulu sur ce coup là xD). Je lui annonce que je pense l'avoir croisé et je prends à droite sur son indication. Je continue et tombe par chance sur le méga parking de la ville.

Vous pouvez pas imaginer à quel point l'année 2011 a été une année remplie de chance. Je n'ai jamais eu autant de chances que cette année là. Quand je repasse le fil des évènements, je me dis que c'est de la folie à quel point j'ai été chanceuse. Tout a été parfait. Tout est tombé pile poil là où çà devait.

Suite à çà, je me gare, ouvre toute la voiture, et plonge côté passager pour tenter de ramasser tout mon bordel. Et c'est comme çà qu'il me trouve. A moitié enfoncé dans l'habitacle en essayant de pas me cogner la tête.

Suite à çà, je me laisse guider et je me retrouve dans ma première chambre d'hôtel, dans ma première expédition solo, avec un étranger que je connais depuis des années un étage plus bas.

Le gars qui avait juré de ne jamais rencontrer personne du net. Regarde tout le chemin parcouru et je n'étais que la première.. *sourire*

Faudrait que je rouvre le cahier pour savoir ce qu'il s'est passé ensuite. La chronologie se mélange un peu. Je me souviens de la sangria dégueu sur la terrasse de l'hôtel. Nos premiers fous rires. Les espagnols qui ont parlé toute la nuit en bas de mes fenêtres.

Je me souviens aussi du phare. Tu étais perché sur les rambardes, tu me faisais face et je me faisais manger aux moustiques assise sur le banc, face au golfe du Port de La Selva. Là, on avait parlé, parlé, parlé, parlé. On cherchait nos marques, t'sais.

Putain, tellement de souvenirs avec toi. Tellement, tellement, tellement. Des trucs qui datent de quatre ans, çà y est.

çà fait quatre ans. Quatre ans. Les mots seront d'aucune utilité maintenant pour décrire le creux que je ressens. La nostalgie qui fait mal.

çà a duré deux semaines puis deux semaines et demie après en cette année 2011. En 2012, plus de voyages encore. Et il ne reste de çà que ma tête et un cahier. Cruel gâchis. Monstrueux gâchis.

Alors, cet anniversaire, je ne pouvais pas le fêter ailleurs qu'ici, plateforme qui meurt et te vole une part de ton passé mais qui fut l'instigatrice de notre rencontre. Y'a qu'ici que cet anniversaire prend tout son sens. Là où tu es encore de temps en temps.

Ecrit le Samedi 4 juillet 2015 - 14:52

Je te cherche. Un peu partout. En dillettante. Je te cherche. Et je ne te trouve pas. Je sais pas vraiment si je veux te retrouver, je sais pas. Je crois que je veux surtout voir si tu as grandi, passé de nouveaux stades dans ta vie d'être adulte et adapté à la société. Moi, je vais te dire, je cherche la structure rare. Parce que ta souffrance est la mienne, sauf que moi, je prie pour ne jamais avoir à subir le meme enfer que celui qui fut (qui est) le tien. Je te cherche, oui. J aimerais voir ce que tu es devenu.

Ecrit le Dimanche 28 juin 2015 - 23:39

Je le cherche un peu partout. Les vieux démons, tu sais. çà m'a pris hier et çà a continué aujourd'hui. Comme un filigrane, en pointillés. Très, très léger. Voir Cowblog laissé aussi fort à l'abandon me rend nostalgique. J'ai envie d'envoyer un message. Reprendre contact. Je repense à toutes les personnes que j'ai rencontré ici. Que j'ai rencontré en vrai. Ma meilleure amie. Mon meilleur ami. Des amis qui se sont évaporés brutalement ou plus sournoisement. Des contacts restent encore aujourd'hui. Des relations vieilles de plus de sept ans. Plus élastiques, c'est sûr. Les nouvelles fluctuent. Mais des liens sont restés. Malgré la vie, les creux, les vagues, les déceptions, les emplois et les études. On a oublié, un peu, d'où vient notre amitié. Et pourtant, elle vient d'ici. Tout le monde s'est éparpillé maintenant. Mais d'avoir ces cartes, ces photos, ces messages, ces mails, çà prouve que durant un temps, cette plateforme fut vivace. Un peu de nostalgie maintenant, à l'évocation. Mais les liens sont restés et les autres, les perdus de vue, j'espère qu'ils sont heureux. Qu'ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient du temps où on s'est croisé, réunis par des mots et sensations similaires. Personnellement, j'ai de nouvelles lignes de vie. J'ai changé et pourtant, pas tant que çà mais certaines choses se sont affirmées et ne s'en iront pas. J'ai moins de libertés et pourtant, si, j'en ai plus. Je ne dois pas juste oublier qui je suis. Et construire une vraie vie. Savoureuse, paisible, équilibrée. Aimée.

Ecrit le Mercredi 3 juin 2015 - 1:07

Je vous ai là, en fond d'écran de mon téléphone. Je vous oublie pas, je pense à vous mais j'ai pas les dents assez longues pour revenir sur le devant de la scène aussi vite. Les enterrements, c'est toujours moche. Toujours terribles, toujours tristes. çà atteint, çà épuise. çà fatigue. çà déphase.

çà fait beaucoup de dégâts. J'ai trop vu la France en quelques jours et aujourd'hui, je faisais trois tonnes. J'ai la bouche pâteuse, le cerveau ralenti et parfois, un accès de coeur qui serre. C'est.. pas évident. De concevoir la perte, d'imaginer sa douleur et de construire le futur. Le fait de. Je sais pas.

Je vous oublie pas, vous êtes là à chaque fois que je veux regarder l'heure. Mais je peux pas répondre à vos messages. Je peux pas reprendre la vie comme çà. Je peux pas m'inscrire à Pôle Emploi, l'APEC, balancer des CV et sourire au téléphone. Non, je peux pas. Aujourd'hui, j'ai fait la morte et j'ai du mal à me rappeler quel jour on est.

Mais le cimetière était... magnifique. Un havre de paix au bord de la mer. Je veux le même plus tard. Sans volonté morbide ou autre. Je trouve que ce sont des lieux sublimes où reposer et où accueillir des personnes venues se recueillir.. 

Ecrit le Vendredi 29 mai 2015 - 14:32

Et la mort qui frappe à nouveau.

Après des années de pain béni où la mort n'était qu'un concept lointain, vu à la télé et lu dans les livres, elle s'est invitée chez nous et a commencé à faucher la famille comme des quilles.

Je ne le connaissais que peu et mal mais notre amour des chats nous avait rapproché il y a peu. Ils étaient venus me voir en Espagne, on avait passé une journée sympa tous les trois et j'avais découvert un chouette bonhomme, heureux de vivre.

Il est mort mercredi. Embolie pulmonaire. La vie qui s'arrête. Tchac. Il a suffi d'une poignée de secondes.

Alors aujourd'hui, à l'annonce officielle, le choc est grand. Et toutes les pensées se dirigent vers elle. Elle, une force de la nature, heureuse, paisible, tranquille, posée, ouverte, aimante. Elle avait déjà du faire face au suicide de son premier mari. Elle vient de subir la mort de son second compagnon.

Comment tu te relèves après çà? Comment tu reprends la vie? Comment tu redeviens heureux? Comment? 

J'ai mal. Mal pour cette mort que je ne réalise pas encore. Pour ce bonhomme rondouillard et souriant qui lui avait rendu sa joie de vivre. Et mal pour cette femme qui subit un deuxième revers, encore plus terrible, deux ans à peine, après la mort de sa mère.

Y'a des Karmas qui ne devraient pas exister. Une injustice aussi grande pour une femme aussi belle et forte, çà devrait pas être possible, ni même envisageable.

çà donne à réfléchir. Un jour, çà prend vingt cinq secondes et on n'existera plus nous non plus.

Ecrit le Jeudi 14 mai 2015 - 22:43

Il est vrai qu'on écrit pas quand tout va bien. On a pas le temps. Ou rien à dire.

Un Jour. Ce film me met une claque à chaque fois. J'ai lu le bouquin en Croatie. Je me souviens encore, le "salon". J'avais lu en travers du canapé. Je me souviens de la fenêtre et du temps grisâtre dehors. Rien n'empêche que la mer a été d'une couleur...
J'avais pas réussi à aller au bout du livre. Trop dur, trop compliqué. Trop vrai, trop proche.

Le film est affreux. Affreusement juste. Mais encore une fois, quand dans le livre, y'en a trop, pour le film et pour la vie, y'en a pas assez.

Tout va bien. Je me dis çà quand j'ai envie de pleurer. Parce que c'est vrai, à la fin, çà pourrait être tellement pire. Alors, on sourit. Tout doux, tout petit. La vie continue.

La fin d'une vie. Le début d'une autre. Aux crochets des parents. Le temps de trouver où s'installer.

Magnifique film. Déchirant et injuste. Mais la vie l'est. Honnête, donc.

Ecrit le Vendredi 24 avril 2015 - 2:25

Tu me manques. Vous êtes trop nombreux.

Ecrit le Vendredi 13 mars 2015 - 0:38

Ya des petites choses. Des battements de coeur, des souffles. Des tristesses, pas mal d’ennuis. Beaucoup de peurs paralysantes aussi. Toute une petite famille nouvellement installée au milieu de la confiance. Il reste des lambeaux de vie, des morceaux de bravoure. On cherche encore les dix alors que le un s'est évaporé. On a survécu, tu sais. Et maintenant, un printemps sublime qui s'est mis ici, sur Bordeaux. Quel choix de folie, j’ai fait. Mais quel choix. Avoir su choper la chance. Attraper une opportunité, les yeux un peu détournés. Comme quand on cherche à voir mieux une chose dans l’obscurité.. Cette ville, au final. Et cette vie. Ces fous rires, ces rencontres, ces calins, ses decouvertes. Bordeaux est magique. Pire quand il fait beau. Remonter sur paris? Pour? Je continue dans le sud, mes amis. L’espagne ne me tente plus autant. Jai fait mon deuil. Obtenu ma deuxième langue maternelle. J’aimerais bien rester de ce cote ci de la frontière. Mon chat aussi. Aaaah cette erreur aussi que le chat. C'est s’exposer à d’autres douleurs encore que de prendre un bébé avec soi. On les aime trop. Bien trop.

Ecrit le Jeudi 5 mars 2015 - 0:06

Je l'avais déjà vue une fois, cette fille. Je l'avais vue et j'avais secoué la tête, murée dans ma musique, lisant sur ses lèvres, un refrain mille fois entendu. Chanté, grogné, agressé, crié, supplié. Tous les tons, toutes les formes. Et toujours ce même mouvement. Cette secousse de la tête, de droite à gauche, lèvre mordillée, œil désolé.

Non, je n'ai pas de monnaie. Non, je n'ai rien pour toi.

Et ce sont ses yeux. Sa politesse rigoureuse. Son visage. Tellement délicat, tellement beau sous la dureté de la rue.

Mon coeur s'est essoufflé, mangé par une brutale contraction. Une brutale dénégation de la réalité. Un cri tout simple qui a résonné dans mon coeur. Pourquoi elle aussi?

On les connait, les hommes de la rue. Et Les femmes profondément masculinisées, mille fois couvertes de vêtements, cheveux coupés ras. On ne le distingue presque plus. Un reflet surtout, d'une ancienne femme. Qu'on dissimule, qu'on neutralise à l'extrême. Parce qu'on sait ce qu'il se passe pour une femme dans la rue.

Et voir ce visage si doux, si jeune, si poupin, si "jeune fille de bonne famille", malgré les vêtements d'homme, le chien et la rocaille au fond de la voix. Le voir et savoir, par en dessous, les viols, les agressions, les maltraitances et cette ignorance profonde, superbe dans laquelle elle navigue, elle et son très gros chien. Elle et sa très grosse souffrance.

J'espère m'être faite avoir. J'espère qu'elle a un toit où dormir, qu'elle ne fait la manche que pour glaner et mettre de côté. Qu'elle n'est pas vraiment dans une misère noire. Comme toutes ses gitanes qu'on envoie le matin et qui rentrent le soir.

Excusez mes mots s'ils vous paraissent crus. Mais je n'ai pas vocation à vouloir minimiser et rester dans le bien-pensant général, visant à maintenir l'uniformité toute relative d'une population pensant pareil, ce qu'On lui dit de croire.

Et qu'importe, je l'ai vue une fois et ce serrement m'est restée. J'ai vu son monstre et je me suis dit que, peut être, il l'empêchait d'être violentée. Mais j'ai eu mal pour elle et son visage si beau..

 

Et ce soir, elle est apparue dans mon tram. Chien toujours plus sublime de muscles. Je l'ai reconnue. Et le serrement est revenu, dix fois plus fort. Ses cheveux étaient sales, son visage était marqué. Yeux bouffis. Déjà si vieille.. Elle est passée, je lui ai souri. Lèvre mordillée, oeil désolé.

Et j'ai commencé à me battre avec moi même. J'ai lutté pour de vrai. J'ose, j'ose pas? J'y vais, j'y vais pas? Pourquoi ce blocage? Le leitmotiv parental. Non, on ne donne pas aux gens qui font la manche, çà ne les aide pas. Ils veulent seulement pouvoir picoler.

Et puis, j'ai fait le vide. J'ai volontairement et consciemment tout éteint consciensieument et j'ai retiré mes écouteurs.

Question stupide, aussi gênées l'une que l'autre.. "Excusez moi mais.... vous avez besoin de quoi?"

Vaste, si vaste! question que j'ai lu dans son regard. L'étonnement et puis.. "Un brin de monnaie, si vous avez.."

Et j'ai été honnête. Profondément.

"De la monnaie, j'en ai pas mais par contre, j'ai de la nourriture, si vous voulez.."

Instinctivement, je me suis doutée qu'elle voudrait peut être pas. Que je ne pouvais pas la forcer à accepter de la nourriture. Que je voulais pas me retrouver avec un "non, merci, j'en veux pas" alors j'ai demandé.

"Ben oui mais bon, gardez quelque chose pour vous, hein!"

C'était tellement.. mignon, spontané. Complètement à l'image de ce que je pourrais moi même sortir. J'ai souri.

"Vous préoccupez pas, j'en ai et pour le coup, je suis sure que j'en ai trop"

Phrase des plus maladroites, s'il en est. Mais le fond était sincère. Je savais, en allant à mon apéro qu'il me resterait des choses sur les bras. Donc en trop.

Je lui ai remis une pauvre boite de tomates cerise, en m'excusant.

"Ecoutez, c'est pas grand chose mais c'est au moins çà.. Si çà peut vous aider, prenez, vraiment"

Et je savais pu où me mettre. Parce que ses yeux brillaient bien trop d'un coup, qu'ils avaient viré rouge et que c'était un rictus bien trop connu que je voyais déformer sa bouche. Ce sourire si triste.. Et moi, je voulais pas la faire pleurer. Je voulais seulement qu'elle soit contente. J'aurais pu engagé la conversation mais j'ai rougi et je me suis dépêtré de ces nombreux "merci beaucoup, mademoiselle. Merci beaucoup. Bonne soirée. Bonne soirée"

Elle voulait pas s'éloigner, elle se retournait tous les 50 cm et moi, j'avais honte de mon paquet de tomates. J'aurais voulu avoir un poulet roti, un repas rempli de protéines, de la nourriture pour le chien. J'aurais voulu lui demander pourquoi, j'aurais voulu lui dire "écoute, c'est stupide mais tu me fais tellement de peine, tu es tellement belle et pas à ta place, viens, je t'emmène et je te paie tes courses"

J'aurais voulu avoir 20 euros, 50, 100! J'aurais voulu plus que ses pleurs et cette maudite boite de tomates cerises entre nous. Des larmes pour des tomates à 99 cents. C'était tellement trop peu.. Qu'elle pleure pour un sac rempli de nourriture consistante, oui!

Mais on était dans le tram et je devais descendre à la suivante. Rejoindre mes amis, rire et m'amuser.

Mais la première chose que j'ai faite en arrivant, c'est lâcher mon sac et mes affaires et parler de toi. De toi, de ton sourire si doux, de ton chien si gros et de mon profond désespoir à être si inutile.. Parce que je me suis sentie proche de toi, j'ai imaginé tes parents, j'ai imaginé les nuits, j'ai imaginé la peur, la solitude, le désespoir. Et puis, tu étais douce avec ta Bête.

Je suis même pas fière de ce que j'ai fait. Mais je sais que je suis dans la bonne direction professionnelle. Que ma nature profonde a bien guidé mon choix, a su se faire entendre. Je sais que je veux aider. A plus grande échelle, à plus haut niveau mais que toujours, ce visage restera comme leitmotiv.

Et ces maudits pleurs qui me crispent le ventre de honte.. Honte d'être si riche, honte d'avoir un toit et des parents pleins aux as. Honte d'avoir donné que ces pauvres tomates. Je n'avais rien d'autre à proposer en plus. Dans mon cabas. J'ai préféré lui donner du "sain", plutôt que des merdes appéritives qui donnent soif et encore plus faim.

Mais j'aurais aimé avoir plus. Je lui aurais filé mes madeleines. Mon pain. Mon fichu poulet. Parce que les tomates, c'est toxique pour les chiens. Si son chien meurt à cause de moi...

Culpabilité. J'ai du mal à me suivre. J'aurais du faire plus.

Ecrit le Mardi 3 mars 2015 - 1:48

Je me souviens. Et certains souvenirs sont finalement empreints de gêne, de honte et de mensonge. Les temps ne sont plus durs. Bientôt, il me faudra choisir ma vie et où la vivre. Bientôt, dans quelques mois. Tirer une fléchette ou dix sur une carte de France. Savoir quoi éviter et qui. Mais prendre a pleine main les petites pousses qui bordent ma route. Pour continuer à sourire quand tout va bien. Malgré les gens étranges et les sales rencontres. Mes coins de ciel bleu reprennent du service et qu’est-ce que ça fait du bien. Bientot le printemps, les premières escapades, les premiers bonheurs estivaux. Tout le monde n’a pas les critères du voisin comme critères d’absolue félicité. Chacun sa vie, chacun son rythme, j'ai réalisé que je suis pas comme tout le monde mais que, au final, ma vie est douce. Ma vie est belle.

Ecrit le Dimanche 1 mars 2015 - 0:54

J'ai écrit trois pages. J'ai écrit trois pages, le fauteuil poussé au milieu de la cuisine, face au soleil de ce début Avril si prometteur. J'ai mis mon fauteuil, son repose-pieds, j'ai pris mon ordi sur les genoux. Le chat n'était pas encore là. C'était tellement avant. Une vie entière avant.
J'ai passé toute la journée. Toute l'après midi à me gorger de soleil, à accumuler de la vitamine D et des molécules de joie. J'ai accumulé et à la nuit tombée, après des appels réguliers de ma mère qui faisait la navette épave entre ses deux filles si loin dans un moment si dur, j'ai commencé à écrire. Il fallait répondre aux messages, éponger les larmes. Il fallait combler une douleur, la douleur DIX qui n'avait plus de limites tellement elle était partout, dans chaque fibre, chaque cellule, chaque atome.
A la nuit tombée, j'ai réactivé mon ordinateur et dans le silence assourdissant de cette peine, j'ai commencé à écrire. J'ai écrit farouche. J'ai écrit bravache. J'ai écrit avec sourire bringuebalant. J'ai écrit. Parce que j'ai écrit toute ma vie. Et j'écrirai encore et encore jusqu'à être paralysée ou aveugle. Ou morte. Ecrire me purge, me libère. Laisse filer au loin, dans une dimension inconnue et inatteignable des douleurs qui sont trop pour le corps, trop pour le cerveau.
Je voulais mettre l'enveloppe dans le cercueil, avec elle, nos enfances et nos avenirs à jamais brouillés de noir. J'ai finalement imprimé en couleurs après avoir pris le train à l'aube. Ce jour là, j'ai regardé la vie se réveiller derrière une vitre épaisse et rayée. Il a fallu se battre, racler dans les coins et trouver des miettes de courage. Se tenir debout. Sourire. Se chamailler.

Et bugger sur un moment qu'on s'imagine vivre mais toujours plus tard.

J'ai donné l'enveloppe à mon grand père. Glisser dans ce livre hypocrite où les phrases qui ne seront jamais lues s'accumulent, parfois brouillées d'un infime glissement de terrain lacrymal..
J'en parle ce soir parce que Nos Etoiles Contraires vient de me filer un coup au plexus. Je viens l'écrire ici, parce que c'était la vie d'avant. Je reviens parler d'avant.
Et dans ce film terriblement beau et drôle, il y a une phrase qui m'a bousillée pour longtemps, qui m'a fait réalisé que mes deuils ne sont toujours pas faits, que le manque est permanent. Je l'oublie, seulement, dans la tornade de jours à vivre que sont devenues nos vies. Mais cette phrase est si vraie. Si terrible.
Elle est partie alors qu'elle allait mieux. Et dans le film, ils parlent de la Dernière Bonne Journée. Ils ne savent jamais que c'est la dernière alors ils la vivent comme "une" bonne journée, ils sont heureux. Et ils tirent la porte et s'évaporent derrière leurs paupières closes.
Mes grands-mères allaient mieux et puis elles sont mortes. Alors tout n'est faux dans les clichés sur les cancéreux.
Seulement on aurait pas du avoir des entretiens d'embauche, des cours ou des partiels à réussir. On aurait du être là-bas. Vivre sa Dernière Bonne Journée avec elle. Dire les derniers mots qui manquent toujours.
Y'a plus personne. Seulement ce brutal orage de douleurs. Qu'il fallait laisser passer. Le chat a la tête posée sur mon pied, il me regarde en douce depuis que j'ai commencé à pleurer. Il attend que çà s'arrête pour commencer sa nuit.
On aurait tous du naitre chats. Neuf vies, elles en auraient seulement brûlées une seule. C'est tout de suite plus intéressant comme contrat.

Ecrit le Mercredi 4 février 2015 - 0:56

http://une.histoire.de.dix.et.un.cowblog.fr/images/citation1.jpg

Ecrit le Dimanche 21 septembre 2014 - 19:34

http://www.ufrgs.br/soft-livre-edu/goncalobraga/files/2014/09/mario-benedetti-1.jpgEsta mañana desperté emocionado
con todas las cosas que tengo que hacer
antes que el reloj sonara.

Tengo responsabilidades que cumplir hoy. Soy importante.
Mi trabajo es escoger qué clase de día voy a tener.

Hoy puedo quejarme porque el día esta lluvioso
o puedo dar gracias porque las plantas están siendo regadas.

Hoy me puedo sentir triste porque no tengo más dinero
o puedo estar contento que mis finanzas me empujan
a planear mis compras con inteligencia.

Hoy puedo quejarme de mi salud
o puedo regocijarme de que estoy vivo.

Hoy puedo lamentarme de todo
lo que mis padres no me dieron mientras estaba creciendo
o puedo sentirme agradecido de que me permitieran haber nacido.

Hoy puedo llorar porque las rosas tienen espinas
o puedo celebrar que las espinas tienen rosas.

Hoy puedo autocompadecerme por no tener muchos amigos
o puedo emocionarme y embarcarme en la aventura de descubrir nuevas relaciones.

Hoy puedo quejarme porque tengo que ir a trabajar
o puedo gritar de alegría porque tengo un trabajo.

Hoy puedo quejarme porque tengo que ir a la escuela
o puedo abrir mi mente enérgicamente
y llenarla con nuevos y ricos conocimientos.

Hoy puedo murmurar amargamente porque tengo que hacer las labores del hogar
o puedo sentirme honrado porque tengo un techo para mi mente y cuerpo .

Hoy el día se presenta ante mi esperando a que yo le de forma y aquí estoy, soy el escultor.

Lo que suceda hoy depende de mi, yo debo escoger qué tipo de día voy a tener.

Que tengas un gran día… a menos que tengas otros planes.

Mario Benedetti

Ecrit le Samedi 20 septembre 2014 - 13:52

Lo que conoces
es tan poco
lo que conoces
de mí
lo que conoces
son mis nubes
son mis silencios
son mis gestos
lo que conoces
es la tristeza
de mi casa vista de afuera
son los postigos de mi tristeza
el llamador de mi tristeza.
 
Pero no sabes
nada
a lo sumo
piensas a veces
que es tan poco
lo que conozco
de ti
lo que conozco
o sea tus nubes
o tus silencios
o tus gestos
lo que conozco
es la tristeza
de tu casa vista de afuera
son los postigos
de tu tristeza
el llamador de tu tristeza.
 
Pero no llamas.
Pero no llamo.
Mario Benedetti - Es tan poco

Ecrit le Samedi 10 mai 2014 - 21:16

J'ai créé autre chose ailleurs. 

Si çà vous intéresse, laissez moi un commentaire avec de quoi vous joindre dedans
pour que je vous donne mon nouveau lieu d'écriture. 

Je ne peux pas arrêter d'écrire mais je ne veux plus revenir ici. 

Les fantômes se font beaucoup trop présents. 
Beaucoup trop. J'ai besoin de les garder loin
Pour continuer à vivre et à ne plus vouloir mourir.
 
Alors je m'en vais ailleurs, pour garder ma liberté.

Remarque:
Vos commentaires ne seront, bien évidemment, pas publiés. 
Sauf demande contraire. 
Mais là, je les lis avant de les rendre publiques.
 

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