Avec toutes les phrases que je viens d'effacer les unes après les autres, j'aurais déjà pu remplir ce billet. Mais qu'importe. Je n'aime pas les débuts.
En ce moment, je ... ne saurais pas expliquer. Mais je me sens à la limite. L'extrême limite. Je pourrais basculer. Et j'écris dans ma tête toute la journée. Des phrases et des phrases qui s'écrivent puis s'effacent. Je ne peux pas écrire dans le bus. Ni même dans le tram. Je pourrais mettre plus de billets mais les fermetures m'achèvent les derniers neurones, tu sais. Finir à 23h45 et courir pour attraper le dernier tram. L'histoire de ma vie.
Ce qu'on raconte moins, parce que c'est positif, ce sont les fous rires avec les clients, les conversations en bout de comptoir, les blagues dans les couloirs. Notre hôtel est une très grande pension de famille.
Donc je pourrais écrire. Mais, pour écrire, je perds un temps fou à trouver LA musique qui me fera vibrer. Et, en ce moment, vu mon niveau de perdition, trouver une musique revient à ... perdre beaucoup de temps sur internet. Je n'arrive même plus à savoir ce qui me plait, de ce qui ne me plait pas. Tu me verrais. Une page blanche, les gars. Une page blanche.
Une toute nouvelle version qui peine à s'écrire. La solitude m'a fait perdre quelques repères et m'entourer de connards à achever de me réduire en éclats de personnalité. Tu sais, dans la phrase "Je veux vivre", chaque mot pèse une tonne. Bordel, si tu savais mon niveau d'impatience. Et mon niveau de frustration.
Je suis seule. Seule dans mon monde. Je sors, ris beaucoup et galère à dormir le nombre d'heures requis par nuit. Mais je suis putain de seule.
En ce moment, je suis hyper sensible à ses propos. çà se compte en semaines, en fait. Quelques semaines que je suis à "çà" de me remettre dedans.
Avec lui.
Je me retiens parce que, déjà, il ne le souhaite pas et ensuite, pour.. quoi? Je sais que j'étouffe et que je veux m'en sortir mais quelque part, je crois que le garde-fou de ma pseudo conscience m'empêche de retomber dedans. Parce que j'arrive pas à me rappeler de si j'ai réellement été heureuse avec lui. De si j'ai réellement vécu les choses, si j'ai vraiment ressenti ce qu'il fallait ressentir. J'ai l'impression d'avoir une face Joker. Dissociation de personnalité. J'ai oublié plein de choses. Hier, j'ai relu mon carnet. Le gros, en cuir qui sentait fort. J'ai relu parmi les taches d'eau, les plans à la main, les cartes, les autocollants, les feuilles glissées. J'ai relu par tranches et j'étais pas triste. Je lisais juste le récit d'une fille qui souffrait. La nana qui croyait avoir trouvé sa place et son équilibre dans le monde et qui, en fait, a essayé tout au long de ces pages abimées, de ne pas y croire, de ne plus y croire. Si on reprend, la fin ne sera pas différente. Malheureusement. Alors, pourquoi ?
Et si je me tourne vers le passé, c'est parce que ce putain de mur blanc me terrifie et que je ne sais pas comment faire pour le péter ou y accoler ma vie.
Je pourrais faire comme C. Oui. Mais ce qu'elle ne comprend pas, c'est que je l'ai déjà vécu, ce qu'elle fait. Et si, elle, çà l'amuse.. Moi, çà me remplit de dégoût. Je veux pas d'un homme comme ceux qu'elle rencontre. Oui, je sais. Non, je ne suis pas une déesse. Mais j'ai quand même le droit d'espérer mieux que des mots creux, des dérobades et des évaporations, non ? Elle sourit hein. Mais elle ne mange plus qu'un repas par jour pour maigrir. Alors non.
Et j'ai pas de voiture. Alors qu'en fait, je meurs d'envie de me barrer au Porge. Me poser dans le sable, dire merde au monde de l'autre côté de la dune et profiter. L'instant.
Et c'est pour çà que j'en reviens à lui. Parce que, pour vivre l'instant, on était les premiers. J'ai jamais autant percuté la liberté qu'avec lui. Alors, oui, entre nous deux, c'était pas sur la même longueur d'onde mais par contre, pardon hein mais quand il s'agissait juste de vivre, côte à côte. çà... On y était et on y était pile poil comme il fallait. Et c'est çà que je regrette. Et c'est çà que je veux retrouver.
Je veux retrouver la meuf qui a traversé la france en train avant de choper une voiture et de passer la frontière. Seule, la boule au ventre et pourtant, SuperPilote. Celle qui s'est enfilé sur une micro route de campagne, qui a suivi des indications à l'aveugle et qui est arrivée à bout de nerfs sur un parking. De l'autre côté.
La nana qui vivait avec lui. Qui escaladait, galérait à tenir sur ses jambes, qui s'est brûlé le corps au soleil. Qui disait oui tout le temps, ouvrait en grand les yeux.
Je veux vivre, en fait. "En fait". Lol.
Là, tu vois, ton "lol" prend vraiment toute sa putain de place.
Le petit quotidien paisible, je l'aime. Mais j'ai soif d'aventures. J'ai soif de repartir avec lui. Repousser les limites. Même sans parler. Surtout pas de nous et de nos bandages dégueulasses qui peinent à cicatriser. Juste me barrer avec lui. Et vivre.
Parce que les gens qui gravitent autour de moi, ils connaissent la fille stressée, la fille maniaque, la fille excessive, la fille motivée et disponible. Ils se croient au sommet de leur vie et de leur coolitude. Mais tu dis "Naturisme" et ils tombent comme des mouches. çà connait pas, çà rigole nerveusement et çà finit sur le Cap d'Agde. Alors pardon si ces gens là ne sont pas le centre de ma vie, hein.
Ou ceux qui vont à .. Merde, j'ai perdu le nom.. Bon, disons "club Med" et compagnie.
Je ne critique pas, hein. Mais le Club Med.
La dernière fois, qu'est ce que j'ai pu rire.. On parlait camping. Bon, normalement, tu dois voir le type de camping que j'avais en tête. Alors, j'écoute, j'écoute, j'écoute et les entendre se plaindre de la queue aux sanitaires, des douches avec les voisins, des matelas qui se gonflaient pas, du réchaud qui manquait, etc, etc, etc.. Et moi, dans ma tête, y'a qu'une petite tente verte au bout d'un énorme tracé sur je sais pas combien de centaines de mètres. Y'a des plantes qui meurent de chaud dans une clio. Y'a pas de matelas, juste des sacs de couchage. Des Prince. Du sable absolument partout. Et.. pour la toilette, je me souviens pu mais çà devait pas être glorieux.
C'est pas juste ce qu'on a fait. Parce que maintenant,j'en demande trop. J'en attends trop. Alors, oui. Je dis pas, je vais apprendre à les laisser tenter leurs chances et abattre leurs cartes. Mais tout est trop plat. Je m'ennuie. Mon pire ennemi est aussi mon meilleur copain depuis quelques temps.
Alors, toi, tu as du bol. Tu peux y aller comme tu veux. Tu l'as déjà fait et l'a refait. Mais moi, tout est lié à toi. Et sans dèc, sans trop réfléchir, je pourrais monter dans la prochaine voiture/train/avion à destination de notre liberté. Sauf que, bordel. Ce sont des chimères.
Je t'admire parce que, malgré tout ce que tu peux dire, tu agis. Tu bouges. Tu vis, ressens.
Moi, je me réveille depuis peu. Oui, oui, laisse tomber, j'ai fait une traversée du désert bien longue.
Et si je piaffe autant d'impatience, c'est que çà y est, çà fait deux ans que je n'ai rien fait de mes étés. Le premier, chômage et le second... le travail et peu de CP à poser. Histoire mille fois répétée. Mais je me trouvais plus libre à Nature. Deux ans. Les années passent tellement vite que je panique quand je fais le compte.. On ne peut pas s'arrêter pour souffrir en fait. Il ne faut pas. Parce qu'ensuite, tu te réveilles à 27 ans et ta vie est foirée depuis des années.
Il faudrait que j'aille dormir. Je me lève dans 5h30.
Mais, tu vois, comme depuis quelques jours, je n'ai pas sommeil. Tu bouges trop d'un coup.
Une.Histoire.de.Dix.et.Un
Je t'écris, mon Bébé Chat
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- a-demi-maux : merci jolie princesse... les petits vont bien et malgré le confinement, je leur ai caché des oeufs dans le jardin... contente d'avoir de tes nouvelles et j'espère que tout va bien pour toi.. joyeuses pâques ;)
- a-demi-maux : souvenirs souvenirs.. j'ai l'âme mélancolique.. j'espère que tu vas bien ? bisous princesse
- a-demi-maux :
- a-demi-maux :
- a-demi-maux : j'espère que tout va bien pour toi... un bisous en passant
- Satine : Coucou ma belle, merci beaucoup pour ton commentaire! ça me fait plaisir de savoir que tu es toujours présente par ici. j'ai décidé de revenir pour un petit moment, parce qu'ici c'est comme à la maison! j'espère que tu vas bien. bisous
- a-demi-maux : comment ça va ? jt'envoie des câlins ma belle
- imparfaiite : Merci infiniment pour ton commentaire sur mon dernier article. Je te souhaite le meilleur à toi aussi, même si ça commence durement apparemment... Mille tonnes d'ondes positives
- a-demi-maux : t'aime fort princesse..
- a-demi-maux : Bonne année, en espérant qu'elle nous apporte le meilleur... oui, les jouets ont envahi la maison.. et maman s'amuse bien à les ramasser ^^ bisous princesse
- a-demi-maux : joyeux noel
- a-demi-maux :
- scrivener : D'un autre côté, comme on dit, "c'est mon job". J'ai le temps d'imaginer parce que c'est compris dans dedans ... Et que je bosse beaucoup, beaucoup. Et vu tes textes, tu m'as pas l'air d'en manquer, d'ailleurs, d'imagination ou d'intelligence ;)
- a-demi-maux : j'espère que ça va ? des bisous
- a-demi-maux :
- a-demi-maux : c'est petit chez moi mais comme je disais à Hik.. je connais de bons endroits pour manger raclette et truffade ;) un soucis quand je passe pas ton com chez moi; ça m'a fait peur ça me mettais "fatal error" pffiou^^
- a-demi-maux : j'aimerai tellement ma belle.. mais j'ai des priorités ici.. peut être que je vais pouvoir faire un saut qque part pendant les vacances de la toussaint.. Bordeaux me tenterait assez pour un début ;)
- a-demi-maux : vamos ! con los ninos y el gato ! libertad !
- a-demi-maux : oui très compliqué..erf
- a-demi-maux :
Ecrit le Vendredi 9 septembre 2016 - 0:02
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Tu es toujours dans le même endroit géographiphe où tu as bougé depuis le temps ? :) Parce que sait-on jamais, si boire un verre en terrasse te tente !
Des bisous bordelais d'une revenante à une revenante :D