Je tourne en boucle. Je tourne en boucle depuis plusieurs jours et je n'arrive pas à me sortir la tête de ce marasme. De ce gris sale qui me remplit jusqu'aux recoins escondidos de mon cerveau. Il fait gris en haut. Il fait gris et le sourire a du mal à monter jusqu'aux yeux. Ce type me poursuit. Son corps me poursuit. Nos étreintes me poursuivent.
Mon corps s'est réveillé. Je ne sais pas si tu te rends bien compte de ce que çà fait. Des mois, des années. Des années de silence complet. Et le temps de quelques heures, tous les voyants sont repassés au vert. J'ai mal à la peau. Je cherche. Je guette. Je demande cette proximité. Je la réclame en silence. Sans un mot plus haut que l'autre. Je réclame. Help. Help. Help.
Alors, oui, j'oublie aussi la peur, les menaces, la folie de cet homme. Réduit au néant. Perdu dans sa vie comme dans sa tête. J'oublie le négatif pour me focaliser sur ce manque. Ce manque cruel.
Je reste centrée sur moi-même, égocentrée. Contrôlée. Obsédée par ces vérités que je commence à découvrir petit à petit. Egoïste. Mon plaisir. Mon ressenti. Mes sentiments. Je m'étudie. Avec attention.
Et puis, à certaines heures, je lâche tout dans un coin et je pleure. Oh, trois fois rien. Ce n'est qu'un reflet. çà coule à l'intérieur. çà suinte, en fait. Les blessures ne se rouvrent pas.
Mais le mur dans la gueule, bordel. Le type savait ce qu'il faisait quand il a pris ma main. Il m'a propulsé à mille à l'heure directement à Cadaquès. Le dernier soir de 2011. La paix, putain. La paix. J'ai été incapable de parler pendant de longues minutes. Occupée à savourer cet état si particulier. Cet état de paix. Mais pas de calme, non.
Ce sentiment de paix profond, puissant. Aussi compact et imposant qu'une dalle de béton. Une chappe de plomb au fond du ventre. Apaisée. Paisible. Confiante. Je. Ne. Suis. Pas. Seule.
Le type a pas compris ce que je vivais. Et, en même temps, je n'avais aucune envie de lui expliquer. C'était à moi. Mon histoire. Ma paix. Ma sensation.
On ne se connaissait pas et pourtant, il s'est brièvement endormi entre mes bras. çà s'est à peine vu. Juste la respiration qui s'est faite profonde. Et c'est pour cet instant hors du temps que je suis aussi mal maintenant. Je suis poursuivie par cette respiration ralentie. Profonde. Saisie de sommeil. Je sais qu'il est malade, qu'il a besoin de voir un médecin mais.. j'ai mal pour lui. Mal pour nous. Pour cet avorton d'histoire qui aurait pu être très belle. Terminée par des douleurs monumentales qu'il ne traitera jamais tout seul. Alors, oui, il a essayé de me blesser, de me rabaisser, de me tenir petite au fond de sa poche. Mais je le savais. Je m'en foutais.
Je suis abîmée. çà, oui. En profondeur et sur plusieurs plans mais je vais bien.
Lui est au bord du gouffre. Dans la destruction.
Je suis sortie de cette phase. J'ai encore à apprendre des tonnes de choses mais.. je vais bien. Foncièrement bien.
Je suis de gris, recouverte. Mais tout au fond, çà va. Je suis solide sur mes bases. J'ai juste, basiquement, profondément besoin d'amour. Et c'est encore pire maintenant.
Une.Histoire.de.Dix.et.Un
Je t'écris, mon Bébé Chat
Ecrit le Mercredi 2 août 2017 - 1:18
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